Sharenting, le risque d’exposer ses enfants sur les réseaux sociaux

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Les nouvelles technologies ont apporté des changements au niveau de la communication, qui peuvent nous sembler merveilleux lorsqu’il s’agit de se rapprocher des autres. Quelle que soit la distance, nous aurons toujours des ressources pour l’effacer. Cependant, nous devons rester attentifs car des phénomènes comme le sharenting peuvent nuire à ceux que nous aimons le plus.

Le sharenting est précisément né de la façon dont nous communiquons. Surtout avec les photos et les post à travers lesquels nous manifestons la façon dont nous nous sentons, les activités que nous réalisons au quotidien ou tout simplement quelque chose que nous voulons partager avec nos amis sur les réseaux.

Nous vous invitons à réfléchir afin d’être conscients de vos limites au moment d’utiliser les réseaux sociaux. À quel point parlez-vous de la vie de vos enfants sur Internet ? Pourquoi publiez-vous des choses qui les concernent sur les réseaux ? Avec qui partagez-vous des informations sur eux ?

Sharenting : de quoi s’agit-il ?

Le mot sharenting est un anglicisme qui vient du mot share (partager) et parenting (paternité). Il a lieu quand les parents parlent de ce qui arrive à leurs enfants sur les réseaux sociaux. Les plus populaires sont Facebook et Instagram.

Selon le dictionnaire Collins, le sharenting est « pour les parents, la pratique qui consiste à communiquer, à travers les réseaux sociaux, des informations sur leurs enfants de façon abondante et détaillée ».

Il s’agit d’une pratique habituelle qui ne cesse de s’amplifier. En fait, aucune génération n’a eu une enfance aussi remplie de publications que celle de maintenant.

Le fait que cette pratique soit assez répandue ne signifie pas qu’elle ne soit pas controversée. Beaucoup de personnes se préoccupent des conséquences qui peuvent surgir avec cette surexposition de l’enfant.

Il existe 3 catégories de parents au niveau de l’utilisation et de la publication d’informations sur les réseaux sociauxNous retrouvons :

  • Les parents protecteurs. Ils se préoccupent de la confidentialité et de la vie privée. Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas fiers de leurs enfants, mais ils font attention au moment de publier certains éléments.
  • Les fiers. Ceux-ci adorent que leurs contacts soient au courant de toutes les choses merveilleuses que font leurs enfants. Ils publient donc des photos et des anecdotes sur les réseaux sociaux.
  • Les parents irritables. Ces derniers détestent que les autres publient des choses sur les enfants sur les réseaux.

Sharenting : quels sont les risques ?

Le sharenting peut être nocif pour différentes raisons. En voici quelques-unes :

  • Disparition de la confidentialité et de la vie privée. En partageant la vie de nos enfants, nous exposons une vie privée qui, en réalité, leur appartient.
  • Cyberbullying. Avec le sharenting, nous pourrions favoriser -sans le vouloir- le harcèlement ou l’intimidation par internet car nous facilitons l’accès à nos informations et à celles de nos enfants.
  • GroomingUne pratique de harcèlement pourrait se mettre en place à travers les réseaux sociaux.
  • Utilisation du contenu à des fins sexuelles. Des messages sexuels pourraient être envoyés à travers les réseaux et inclure le contenu que nous avons publié sur nos enfants.

Le sharenting a des répercussions sur les émotions des petits. La majorité du temps, quand nous postons des informations sur nos enfants, nous ne leur demandons pas leur avis. Or, ceci n’est pas éthique. Par ailleurs, cela pourrait leur causer du tort dans le futur. En grandissant et en prenant davantage conscience de cette pratique, ils peuvent ne pas être d’accord avec les publications ou se sentir mal à l’aise, tristes ou abattus. Même si ces réactions ne vont pas toujours être mauvaises, il faut savoir qu’elles pourront aussi l’être.

Par ailleurs, les dangers ne concernent pas seulement nos enfants. Nous violons leur droit à avoir une vie privée et cela peut avoir des répercussions sur nous. En outre, être constamment en train de publier sur les réseaux sociaux nous fait courir le risque de développer une addiction.

sharenting

Comment se servir adéquatement des réseaux sociaux ?

Etant donné les possibles conséquences du sharenting, intéressons-nous maintenant aux façons dont nous pouvons gérer l’exposition de nos enfants sur les réseaux sociaux.

  • Prendre en compte les politiques de confidentialité. Chaque réseau social en bénéficie. Il est important de les lire de façon consciencieuse, pour savoir comment protéger la vie privée de nos enfants.
  • Savoir à partir de quel âge nos enfants peuvent avoir un compte. Chaque réseau social a déterminé un âge minimum pour ouvrir un compte. Avant cet âge requis, la surveillance des parents est nécessaire. Nous devons prêter attention à ce point car nous sommes responsables des contenus que nous publions. Nous sommes aussi responsables du fait que nos enfants publient des informations alors qu’ils n’en ont pas le droit.
  • Permettre aux enfants de participer. Lorsque cela est possible, le mieux est que nos enfants aient la possibilité de manifester leur opinion à propos de notre intention de divulguer un contenu qui les concerne. Ce peut être une photo, leurs notes, etc.
  • Ne pas publier de photos de nos enfants nus. Cela favorise le cyberbullying, le sexting et le grooming.
  • Nous demander : comment se sentira mon enfant dans le futur en voyant cette publication ? Cela peut nous aider à avoir des critères de sélection plus intelligents.
  • Utiliser les alertes de Google. Google a mis en place des notifications pour vous alerter lorsque le nom de votre enfant apparaît dans les moteurs de recherche. Bénéficier de cette option peut être une très bonne chose : vous pouvez rapidement vous rendre compte d’une chose qui ne va pas.
  • Faire attention au moment de partager des données spécifiques, comme l’endroit où se trouve l’enfant. Cela peut aider des personnes qui voudraient lui nuire.

Quelques données sur le sharenting

Nous pouvons aussi parfois perdre le contrôle de la situation. Si vous sentez que vous n’êtes pas capable d’arrêter cette pratique et qu’elle s’est transformée en problème pour vous, ou si vous voulez être une personne plus assertive et améliorer les habiletés que vous avez déjà, vous pouvez demander de l’aide auprès d’un professionnel.

Par ailleurs, le fait qu’une mauvaise pratique soit fréquente ne la rend pas moins nocive. Des études comme celles de Paula Otero, reprises dans l’article « Sharenting… La vie des enfants doit-elle être partagée sur les réseaux sociaux ? » nous indiquent que 92% des enfants de moins de deux ans sont, d’une certaine façon, présents sur les réseaux sociaux. La première publication d’un tiers de ces enfants apparaît avant même qu’ils aient un an.

Identité et concept de soi des enfants

Différentes recherches nous invitent à réfléchir à ce sujet. Une étude très complète de Gaëlle Ouvrein a récemment été publiée. Elle s’intitule : « Sharenting: Parental adoration or public humiliation? A focus group study on adolescents’ experiences with sharenting against the background of their own impression management« .

Cette étude expose une réalité : la façon dont les parents conditionnent l’identité ou le concept de soi de leurs enfants à cause de leurs publications. Elle nous montre que partager des informations sur eux peut générer une frustration chez les jeunes adolescents. Par ailleurs, elle invite les parents à consulter leurs enfants avant de publier quelque chose qui pourrait les affecter.

Il faut malgré tout penser que tout n’est pas absolument noir au moment de poster des choses. Publier des informations peut nous permettre de nous sentir plus proches de ceux que nous aimons. L’essentiel est de bien être conscient de ce que nous rendons public. Et cela passe par les questions suivantes : où le publions-nous, quelles sont les politiques de confidentialité du réseau, qui peut voir le contenu, prenons-nous en compte les droits de nos enfants ?

Si nous faisons attention, nous pourrons trouver un équilibre pour ne pas tomber dans le dangereux phénomène de la surexposition de nos enfants sur les réseaux sociaux. La balle est dans notre camp.

 

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